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2008 Football Factory d'après
John King
mise en scène: Emmanuel Samatani assisté de
la Cie
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Confession d'un hooligan |
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Sur la pièce | Tom Johnson a une "raison
sociale",
il est manutentionnaire dans un faubourg londonien, et il a surtout une
raison de vivre: supporter. Il appartient "aux gars de Chelsea, à l'ouest de Londres, des Anglo-saxons". Saison après saison, les mêmes rituels ordonnent son existence: les matches à domicile contre Coventry ("une équipe de merde"), Tottenham ("ce sont des Youpins; ils portent une calotte") ou Man City; les sorties souvent en car, pour Liverpool ("des rues de merde; des tas d'ordures. La lie de l'humanité"). Chaque fois, l'essentiel se joue en dehors de la pelouse et des gradins: pas de descriptions des joueurs ni d'échanges – sinon sommaires – dans Football Factory . Tom et ses potes, comme une troupe de soldats, mécaniques, synchrones, sont en campagne dans la périphérie des stades, ils traquent "quelque chose de pur, de simple qui se passe d'explication": une baston, aussi excitante que la guerre, avec le même esprit de conquête, mais qui ne laisse pas des millions de morts. Car Tom Johnson affirme qu'il a des principes et que sans eux, "on est rien", il n'est pas hooligan: il a un salaire, il s'habille correctement, il entretient d'excellentes relations avec la communauté indienne et surtout, il est capable de théoriser. Peu d'éructations dans la chronique, pourtant bileuse, de son quotidien de paria. Son discours donne souvent des arguments à sa haine: "Nous représentons une minorité ethnique écrasée par le système social, le mal incarné. C'est un statut particulier". |
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Grand Merci |